En 2024, onze œuvres de l’artiste Marion Chombart de Lauwe sont entrées dans les collections du musée du Temps, une œuvre gravée sur métal et une série de dix estampes. Ces œuvres évoquent les transformations récentes d’un bâtiment emblématique de Besançon, l’usine Rhodiacéta des Prés-de- Vaux. Elles seront valorisées auprès du public par un accrochage dans le « Cabinet de curiosités », au premier étage du musée du Temps, jusqu’au 16 février 2025.
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Marion Chombart de Lauwe est une artiste pluridisciplinaire vivant et travaillant à Paris, dont la création mêle arts vivants et visuels. Elle apprend en 2018 la déconstruction de « la Rhodia », comme l’appellent les Bisontins, et sa transformation par la Ville de Besançon en un parc paysager. Elle décide alors de venir sur place pour tenter de capter ce moment historique et l’intégrer dans son projet artistique « Dernières heures des bâtiments », initié en 2011 et portant sur l’architecture et la mémoire des paysages urbains métamorphosés. Elle réalise 20 dessins à l’encre du chantier, et collecte des matériaux issus de la déconstruction. Ces dessins initiaux servent de matrice pour deux séries d’œuvres, réalisées cette fois-ci en atelier à Paris : des estampes sur papier, et des œuvres gravées sur des plaques de métal récupérées sur le chantier de déconstruction.
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Le musée du Temps a acquis 10 estampes ainsi que La Rhodia — Œuvre-mémoire 5 Instant 4, une œuvre gravée sur plaque de métal. Cette dernière représente l’intérieur de l’ancienne salle de filature du nylon, surnommée la « Cathédrale », qui vient de devenir un pôle sportif de plein air, la base outdoor Grandes Heures Nature. L’œuvre a été acquise au prix de 10 000 €, avec l’aide de l’État et de la Région Bourgogne- Franche-Comté via le Fonds Régional d’Acquisition des Musées (FRAM).
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Musée d’histoire de la ville de Besançon, le musée du Temps conserve une importante collection d’objets et documents provenant de l’usine Chardonnet puis Rhodiacéta des Prés-de-Vaux. Les œuvres de Marion Chombart de Lauwe incarnent l’une des évolutions successives de ce lieu hautement symbolique, témoin des mutations urbaines : d’abord site industriel d’envergure – la première usine de textile artificiel au monde, puis l’une des plus importantes filatures de textile synthétique de France, devenu friche investie par les graffeurs après la fermeture de l’usine en 1982, puis un parc paysager tourné vers le sport et l’évènementiel.
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Marion Chombart de Lauwe, « La Rhodia, Œuvre-mémoire 5 Instant 4, 2020 » © ADAGP, Paris, 2024