Le 7 Messidor de l’an III (25 juin 1795), le Bureau des Longitudes est créé par la Convention Nationale afin de reprendre «la maîtrise des mers aux Anglais» grâce à l’amélioration de la détermination des longitudes en mer.
Aujourd’hui cette institution existe toujours et elle continue d’exercer les missions qui lui avaient été confiées initialement. D’une part, établir à l’aide de calculs astronomiques les éphémérides qui fournissent « les données nécessaires à la vie de la Nation ». D’autre part, diffuser la connaissance, puisque le Bureau est « appelé à porter et à provoquer des idées de progrès dans toutes les parties de la science astronomique et de l’art d’observer ». Enfin, son rôle est aussi de « donner son avis sur les questions concernant les observations et sur les missions scientifiques confiées aux navigateurs chargés d’expéditions lointaines ».
Récemment, en raison de travaux, le Bureau des Longitudes, installé depuis 1793 Quai de Conti à Paris, a été amené à déménager. Cette situation a conduit ses responsables à réfléchir au devenir des instruments scientifiques conservés par l’institution. C’est dans ce contexte que trois pendules ont été déposées au Musée du Temps pour une durée de dix ans.
La première est un des rares modèles des fameuses pendules dites « pyramide » d’Abraham-Louis Breguet (1747-1823), un des plus grands noms de l’histoire horlogère, membre du Bureau à partir de 1806. Elle se rapproche davantage de la pendule d’ornement, notamment avec les allégories de la Patience et de la Prudence, deux bronzes de Thomire, qui en font un objet remarquable. Cependant, elle est dotée d’un mouvement faisant preuve d’un extrême raffinement. Elle possède un balancier, compensé par une colonne de mercure, sous la lentille duquel sont placés le dispositif d’échappement et un doigt solidaire du pendule qui vient s’engrener avec la roue d’échappement à chaque oscillation.
Le régulateur astronomique du milieu du XIXe siècle est à rapprocher de la production de l’horloger et physicien Louis Breguet (1804-1883), petit-fils d’Abraham-Louis. Ce type de régulateur était utilisé pour relever précisément les observations astronomiques utiles aux calculs du Bureau des Longitudes.
Enfin, l’ensemble est complété par régulateur décimal de Louis Berthoud (1754-1813), dont la caractéristique est d’être pourvue d’un cadran gradué de 1 à 10, reprenant ainsi le découpage décimal du temps institué par la Convention en 1793, puis très rapidement abandonné.
Ce prestigieux dépôt est bien la preuve que le Musée du Temps est reconnu parmi les institutions en charge d’un patrimoine important dans le domaine de la mesure du Temps. Cette notoriété lui permet d’établir des partenariats (Observatoire de Paris) et d’enrichir ainsi ses collections sans nécessairement acquérir des œuvres parfois très onéreuses.