Du 17 janvier au 12 avril 2015
Acquise par les musées de Besançon en 1981, la série de 65 dessins réalisée par Albert Alexander Smith, est un témoignage réaliste de son temps passé à proximité du front.
Artiste et musicien américain, Albert Alexander Smith a servi au sein de la fanfare militaire du 807e régiment des pionniers d’infanterie, un régiment afro-américain constitué après l’entrée en guerre des États-Unis en 1917. Les fanfares de ces nouveaux régiments se caractérisaient par l’interprétation d’un jeune style musical, le jazz, auquel elles contribuèrent à donner ses lettres de noblesse et qu’elles introduisirent en Europe au cours de la guerre.
Au fil de l’itinéraire de son régiment en France, de l’automne 1918 à l’été 1919, Albert Alexander Smith a croqué sur le vif des scènes de son quotidien, laissant transparaître, non pas la folie ou l’horreur des combats, mais plutôt la vie des soldats à l’arrière, entre baraquements, temps d’attente et transports d’un lieu à l’autre. Il s’agit d’une traduction instantanée de ce qu’il observe autour de lui, de son environnement immédiat, à l’image d’un journal de bord.
A travers ces groupes musicaux afro-américains, c’est une histoire singulière de la Grande Guerre que nous raconte Albert Alexander Smith, celle du quotidien d’hommes dont la mission était le divertissement, au service de leurs propres troupes.
A l’issue de la guerre, certaines de ces fanfares se produiront en tournée aux États-Unis et de nombreux soldats revinrent s’installer en Europe, à l’image d’Albert Alexander Smith, qui y poursuivit une carrière artistique.