Nous ne faisons que passer, tout en laissant des traces de nos passages…
Du 10 juin au 25 septembre 2016, le musée du Temps de Besançon vous présente le travail photographique de deux artistes, Hervé Dez et Pablo Fernandez. Sillonnant la région des montagnes neuchâteloises et de la Franche-Comté, ils ont tracé leur itinéraire en prenant comme point de départ les différentes gares qui ponctuent la Ligne des Horlogers, ligne ferroviaire reliant la Suisse et la France voisine. Voyageant de ville en ville, ils font interagir dans un rapport de proximité et complémentarité les communes de La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Besançon, Morteau, Gilley et Mamirolle.
Partout en Europe, chaque région, chaque territoire revendique ses particularismes. Paradoxalement, on constate une standardisation des loisirs et des manières de vivre. L’organisation de l’espace issu de la Renaissance a explosé dans les années 70-80 pour laisser place à un espace en perpétuelle mutation et à une hybridation des paysages. Les zones périurbaines, les zones commerciales, artisanales, les quartiers de pavillons aux abords des villes et des villages, les zones de transit, constituent les nouveaux paysages autour de la ligne de chemin de fer entre la Chaux-de-Fonds et Besançon, là où vivant et travaillant, nous ne faisons que passer.
Habiter ce territoire c’est aussi perpétuer des gestes et des savoirs au travers des formations techniques spécialisées en lien avec le territoire et son économie. Les jeunes habitants en formation professionnelle de chaque côté de la frontière participent aux changements des paysages et aux transformations du territoire tout en étant les récepteurs d’une continuité des savoirs. Comme les paysages, ils sont entre le global et le local. Une approche de lieux d’activités emblématiques de différents groupes humains qui habitent le territoire permet de situer le collectif dans les rapports qu’il entretient avec le territoire et ses paysages.
Présentant un passionnant travail de photographie documentaire, véritable exploration contemporaine, territoriale et sociale, les deux photographes révèlent points communs et discordances entre ces deux régions, à travers l’urbanisation du territoire, la standardisation des modes de vies, les déplacements, le travail, les activités industrielles, formatrices et économiques qui impactent immanquablement les paysages et ces deux régions contiguës.