Le musée du Temps présente un accrochage inédit consacré à l’artiste Marcel Prunier (1897-1977). Cette présentation fait écho à l’exposition « Chorégraphies. Dessiner, danser (XVIIe-XXIe siècles) », au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, dans laquelle plusieurs œuvres de Marcel Prunier sont exposées.

« Des humanités qui chantent et qui pleurent »

Alors que débutent les Années folles, Marcel Prunier s’embarque dans l’aventure artistique. Né à Paris en 1897, il déménage au Havre quelques années plus tard où il suit l’enseignement de l’école des Beaux-arts. Enrôlé lors de la Première Guerre mondiale, il y rencontre Charles Clerc, qui devient son ami et mécène et avec lequel il entretient une riche correspondance.
Ces lettres, aujourd’hui conservées à la Bibliothèque municipale
de Besançon, nous renseignent sur les amitiés artistiques parisiennes et le train de vie festif de Marcel Prunier.

Habitué des salles de bal, des dancings mais aussi des bars et des coins de rue, ces lieux sont ses sujets de prédilection. Il y croque toute une galerie de personnages, « des humanités qui chantent et qui pleurent » dont il cherche, dans ses dessins, « à situer des âmes, des cœurs.*» . Du corps ondoyant de Joséphine Baker aux visages bouleversants de ceux qu’il appelait ses « marchands de poireaux », Marcel Prunier s’attache à la fois à rendre les mouvements des corps et ceux de l’esprit.

La collection du musée du Temps
Aujourd’hui, ce sont près de 2300 œuvres de l’artiste qui sont conservées au musée du Temps. Dessins, aquarelles, gouaches… De qualité inégale, ces œuvres sont un aperçu exhaustif de la pratique artistique de Marcel Prunier jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Elles ont été léguées par Charles Clerc en 1949 parmi un ensemble de plus de 10.000 pièces en lien avec la Première Guerre mondiale.

« Marcel Prunier (1897-1977). Dessiner les Années folles » est donc l’occasion de découvrir le trait dansant de cet artiste foisonnant à travers une soixantaine d’œuvres donnant à voir les multiples facettes de son travail.

*Lettre du 2 février 1925 adressée à Charles Clerc, AMB MS Z 530.2